Le Jura trinque à sa santé à la percée…

Voilà un rendez-vous devenu incontournable pour tout oenophile et tout Jurassien : la 14ième percée du vin jaune à Poligny.

Le vin jaune c’est le nectar du Jura. Tous les ans, on le fête dignement début février…

C’est un vin de voile, il va vieillir plus de  6 ans dans un fût sous un voile de levures sans être ouillé, c’est à dire qu’on ne compense pas l’évaporation du vin en remplissant le fût. Le vin jaune est embouteillé dans un clavelin, une bouteille de 62cl qui correspond à ce qui reste d’un litre de vin originel après évaporation, c’est un vin d’élite apprécié depuis des siècles par les plus grands : Louis XI, François 1er, Henri IV, le tsar Nicolas II…

Autant dire que lorsque le vigneron mettait en perce un de ses fûts de 228 litres de vin jaune, c’était l’occasion d’une grande fête, surtout si le vin tenait ses promesses…

En 1997, Bernard Badoz, vigneron à Poligny, eut l’idée de faire partager ce moment fort des vignerons jurassiens en organisant une grande fête : la percée du vin jaune. La fête tous les ans prend de l’ampleur, des 15 000 visiteurs en 1997, on est passé à 52 000 visiteurs les 6 et 7 février  2010, joli … agoraphobes s’abstenir !

L’édition 2010 se déroulait à Poligny où pas moins de 73 producteurs avaient investi les caves de cette jolie ville d’art et d’histoire.

Toute la ville est décorée, décorations avec un thème viticole bien évidemment…

Le concept est simple : aux différentes entrées du site, on s’acquitte de la somme de 11 euros pour recevoir un verre sérigraphié et 10 tickets de dégustation, ensuite, on s’engouffre dans un caveau où les vignerons vous versent un verre d’un vin de leur production à votre choix.

Autant dire qu’après quelques verres, l’ambiance est festive, la bonne humeur est communicative… On entend parler toutes les langues : anglais, italien, espagnol, allemand…

Certains se mettent même à danser entraînés par la musique endiablée des groupes de rues.

Plusieurs temps forts rythment ces deux jours :

Le samedi, la vente aux enchères des vieux millésimes avec quelques bouteilles de plus d’un siècle…

Et le dimanche matin, après la messe, les vignerons en habit portent le fût du nouveau vin jaune (2003) en cortège jusqu’à la place où le parrain le percera pour l’offrir en dégustation aux spectateurs… C’est même la police municipale qui fait le service ! 😉

On n’y achète rarement du vin, c’est l’occasion de découvrir de nouveaux producteurs… Mes chouchous : domaine Berthet-Bondet, domaine Macle, domaine Martin-Faudot, Amélie Guillot…

Mais je n’ai pas pu tout goûté hein ! 10 dégustations sur deux jours, c’est déjà pas mal ! L’année prochaine à Arbois, je testerai d’autres producteurs.

Sachez tout de même que ce vin d’exception se déguste avec modération… La maréchaussée vous attend à la sortie, dormez sur place ou utilisez les transports en commun.